Rencontre Éleveur et triathlète
Producteur de laità Bonchamp-lès-Laval (Mayenne), Jean-PhilippeDuval pratiquele triathlon depuis trente-deux ans. Une longévitéqu’il a su construire.
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Ses mains sont celles d’un éleveur. Mais sa carrure et sa tonicité révèlent un sportif aguerri. À 48 ans, Jean-Philippe Duval est un triathlète confirmé. À pied, à vélo ou dans l’eau, cet agriculteur, installé aux portes de Laval, a parcouru des milliers de kilomètres et participé à plus de 300 triathlons.« Lors du premier j’avais 16 ans, j’étais au lycée agricole. J’ai nagé 400 m, enchaîné avec 16 km de vélo et 4 km de course à pied. Je ne maîtrisais pas le crawl, je n’avais aucune expérience, mais j’étais en bonne santé et j’ai fini la course. » Séduit par ce sport « à la fois généraliste et physiquement complet », le Mayennais va lui rester fidèle. Et peu à peu, monter en puissance.
Un homme de fer
En 1995, l’année de son installation en Gaec avec sa mère, il réalise sa plus grosse saison avec quinze épreuves. Deux ans plus tard, il en enchaîne onze en onze semaines. « à cette époque, j’ai aussi pris part à trois Ironman (1) », épreuves mythiques de la discipline où les distances s’allongent vertigineusement.
En l’espace de trois décennies, le sportif a presque tout appris sur le triathlon. Surtout bon nombre de ses chausse-trappes. « La carrière moyenne d’un triathlète amateur dure de dix à quinze ans », rappelle-t-il. Dans une discipline qui compte son lot d’accidents mortels, ce père de quatre enfants s’est seulement blessé quatre fois, dont une l’an dernier au genou.
Membre du Laval triathlon club et de celui de course à pied des agriculteurs de la Mayenne, Jean-Philippe Duval a su gérer son engagement sportif. « Pour mes fils et ma fille, pour l’exploitation, je ne peux pas tout me permettre », relève-t-il. À l’entraînement - 5 h par semaine, le soir - il contrôle son rythme cardiaque en permanence. Il a aussi renoncé au vélo sur route et choisi le home-training. « À 30-35 km/h, voire le double en descente, on ne peut pas surveiller en même temps son parcours et les voitures. C’est trop dangereux. » Il adapte également son effort à l’activité engagée dans la journée. « Autour de moi, je vois beaucoup d’éleveurs, surtout depuis la crise laitière de 2008, en surrégime, usés. Le triathlon et de manière plus générale le sport m’ont évité cet écueil. »
Anne Mabire
(1) Une compétition Ironman (Homme de fer en français) enchaîne 3,8 km de natation, 180 km de cyclisme, puis un marathon (course à pied de 42,195 km).
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